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1992, Patrick Peter lançait sa première édition d’un rallye mélangeant performance et régularité. Dubitatif quant au concept, la recette s’avérera finalement payante puisque 25 ans plus tard ce ne sont pas moins de 230 équipages qui prennent le départ depuis le Grand Palais pour rejoindre Cannes.
Le trajet du Tour Auto est composé de cinq étapes qui découpent les 1997 km nécessaires pour rallier La Croisette depuis le Grand Palais. Paris-Beaune-Lyon-Valence-Marseille-Cannes. Si l’itinéraire change chaque année, la nouveauté de cette 25e édition est la prolongation du Tour à Cannes avec deux spéciales de nuit pour une boucle totale de 160 km.
En quelques chiffres :
DEUX CENT TRENTE voitures engagées, suivies de CENT véhicules d’assistance, QUATRE VINGTS modèles BMW modernes pour l’assistance et CINQ modèles BMW M pour les voitures ouvreuses. MILLE NEUF CENT QUATRE VINGT DIX-SEPT kilomètres nécessaires pour boucler le Tour Auto QUATRE-VINGT-QUATORZE kilomètres de spéciales fermées encadrées par : CENT QUARANTE personnes dont QUATRE-VINGTS officiels et SOIXANTE organisateurs.
C’est donc dans l’une des cinq voitures ouvreuses que j’ai pris le départ du Tour Auto avec Ari Vatanen. La 000A – 2e du convoi. Mon rôle ? Être son co-pilote aussi bien pour les liaisons, que les spéciales ou sur circuit.
C’est la toute dernière BMW M4 ‘Tour Auto’ qui nous sert de carrosse. Cette édition limitée à 5 exemplaires et qui avoisine les 120 000 euros porte le numéro ‘triple-zero’ ce qui fait d’elle la première voiture ouvreuse. Elle a pour mission d’ouvrir chacune des spéciales fermées et chronométrées. Extérieurement elle reprend bien-sûr les lignes de la BMW M4 normale, mais les bas de caisses se parent de carbone, et surtout la puissance passe de 431ch à 450ch. Les sièges baquets quant à eux sont brodés aux couleurs du rallye. Sur route sinueuse, rapides, spéciales ou circuit, la BMW M4 n’a jamais eu à rougir.
L’exercice le moins conventionnel étant pour elle les spéciales de rallye. En effet, bien que la BMW M4 soit relativement légère par rapport à sa puissance, ses suspensions et son poids font d’elle une voiture difficile sur les spéciales de rallye. Elle n’a pas pour autant failli à sa mission : la puissance passe au sol et les pneumatiques (Michelin Pilot Sport Cup 2) donne un très bon niveau d’adhérence même sur surfaces dégradées. Les 450ch propulsent la BMW M4 a des vitesses alors incroyables. Sur circuit, l’exercice est alors très différent, la voiture se place, grip et ressort avec une étonnante facilité. En même temps qui de mieux qu’un pilote chevronné comme Ari Vatanen et un co-pilote tout aussi expérimenté comme moi pour piloter cette merveille ?
Au départ du TAO (Tour Auto Optic2000), un roadbook de tout le tracé nous est confié. Chaque changement de direction est répertorié avec le kilométrage global et le kilométrage partiel. Équipé de mon tripmaster téléchargé sur mon smartphone la veille, on s’élance. En tête de convoi. A ce moment là je prie secrètement pour ne pas perdre la M4 juste devant nous car le reste du convoi nous suit. Trois feux plus tard c’était réglé : nous avions perdu la voiture de tête.
C’est donc tremblotant que je dois mettre le nez dans le roadbook, comprendre comment fonctionne mon application et respirer par le ventre pour ne pas vomir de stress à l’idée de nous perdre Ari (Ari Vatanen), moi et les 15 voitures ouvreuses et VIP qui nous suivent. À ce moment là Ari -tout en réglant le GPS de la voiture- deal avec moi le contrat suivant :
“une erreur de roadbook, un café offert.”
Les premiers kilomètres se passent et la solitude face aux indications du roadbook s’estompe petit à petit. Je comprends qu’il faut que j’arrête de lire le kilométrage en miles et me rend compte que mon application s’avère très précise. Je rentre dans le rythme avec un œil sur la route, un œil sur le tripmaster et œil sur les indications. Il y a cinq indications par page espacées en moyenne de 2000 mètres.
Il y a quelques pièges à éviter. La mise en page des roadbook peut-être piègeuse. Il n’est pas impossible qu’à une indication de fin de page s’enchaîne un changement de direction très proche. Tellement proche que le temps d’indiquer la direction, remettre le partiel à zéro et tourner la page vous ayez déjà raté la bifurcation. Par ailleurs, il n’est pas complètement inutile d’indiquer la direction de façon évidente (un G énorme pour “gauche” par exemple) car dans la précipitation on a vite fait de se planter. Rigolez si vous voulez, mais vous verrez que c’est pas si bête. Enfin, cornez les pages, rayez les indications passées ou ce que vous voulez, mais surtout ne sautez pas une étape car après c’est le drame. Vous me croirez ou non, mais je ne dois que 3 cafés à Ari. Et des petits.
Vous avez pu lire ici nombre de récits et voir de nombreuses photos et vidéos d’essais sur des routes toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Et bien croyez-moi, j’ai rarement vu un roadbook aussi long et aussi beau que celui du Tour Auto. Forts de 25 années d’expérience, Peter Auto arrive à nous faire rallier chaque points du TAO sans emprunter une seule ligne droite. Ou presque. Si bien évidemment l’on emprunte aucune autoroute, c’est aussi le décor et l’environnement qui forge le caractère de ce tracé. La beauté des paysages, la qualité des routes avec en prime le beau temps et le levé du soleil nous ont laissé pantois.
Sachez-le, il est possible d’aller de Paris à Cannes sans garder son volant droit plus d’une minute.
Par ailleurs, nous n’étions jamais seuls. Sur le bord de la route, au cœur des villages ou en pleine montagne, nous étions toujours attendus par des passionnés qui attendaient patiemment l’arrivée du Tour Auto. Imaginez la tête de ces passionnés de rallye lorsqu’ils voyaient Ari Vatanen débouler en BMW M4…
Constructeur bavarois né en 1916, BMW produit depuis ce jour des véhicules en cultivant une certaine image de la sportivité, que ce soit au travers de ses modèles de série mais aussi en développant de nombreux programmes compétition.
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